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Affaire

Le mot affaire jouit d’un sémantisme étonnamment vaste ; cela tient sans doute à son étymologie : « ce que l’on a à faire ».

Et ce que l’on doit faire, en français, c’est d’abord l’amour. La signification sentimentale du mot affaireest attestée dès le Moyen Âge, époque où le mot est passé à l’anglais, lequel a gardé ce sens : an affair, au singulier, c’est une liaison.

Toutefois, au risque de froisser l’orgueil francophone, je dirai que cette valeur amoureuse a pratiquement disparu aujourd’hui, au profit d’une multiplicité d’emplois, que l’on peut classer du plus général au plus particulier.

Abstraitement, l’affaire désigne ce qui occupe ou concerne quelqu’un.  C’est l’affaire d’une minute, ça c’est votre affaire, j’en fais mon affaireIl est à son affaire, dit-on de celui qui est bien dans son domaine ; et avoir affaire à une personne signifie être en relation avec elle.

Plus concrètement, affaire désigne une action en cours : prendre l’affaire en main. Cette affaire peut être délicate, embrouillée (c’est alors toute une affaire !). Elle peut relever de la justice (le juge instruit l’affaire ; l’affaire Dreyfus), de la politique (une affaire d’État ; les affaires étrangères), ou tout simplement du commerce : il dirige une grosse affaire. Depuis le XVIIIe siècle affaire au pluriel se dit de l’activité commerciale et entrepreneuriale : il est dans les affaires, un dîner d’affaires.

Enfin, plus concrètement encore, affaire au pluriel désigne les objets d’un usage habituel : on invite un ado à ranger ses affaires.En français, les affaires désignent donc à la fois les activités commerciales normales (celles du Forum francophone des Affaires), et les choses un peu embrouillées, un peu obscures et pas toujours légales. Au milieu, allant parfois de l’un à l’autre : l’affairiste.