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Dov Zerah, lettre d’information n°157

Dov ZERAH, voir sa biographie


ACCIDENT OU SIGNE PRECURSEUR ?

Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h 05 sur Radio J 94.8 FM pour ma chronique économique et financière. De plus toute personne intéressée par l’information économique sur l’Afrique, je vous invite à aller consulter le site

MARDI 23 OCTOBRE 2018

Il y une dizaine de jours, les Bourses mondiales ont dévissé, plus de 3 % en une journée. Certes, depuis, une partie du chemin perdu a été regagné, mais pas en totalité. La question qui se pose est de savoir s’il s’agit d’un simple accident, ou, en revanche, de l’annonce d’un krach. Les raisons d’un krach sont nombreuses, très nombreuses. Elles sont à la fois structurelles et circonstancielles.

J’ai déjà, à plus d’une reprise, appelé votre attention sur les risques de :

L’abondance de liquidités, notamment à cause des politiques d’assouplissement monétaire de la Banque centrale américaine (FED) d’abord, puis de la Banque centrale européenne. Heureusement que la FED a progressivement réduit ses achats de titres publics
L’argent facile avec des taux d’intérêt nuls, voire négatifs. Cela conduit les opérateurs à prendre des risques inconsidérés qui constituent des bulles. Heureusement que la FED a, en plusieurs étapes, remonté ses taux d’intérêt, et diminué les tentations de la spéculation
L’effet collatéral logique de l’extrême abondance de liquidités a entraîné une importante augmentation des dettes tant publiques que privées. Est-ce soutenable ?
Tous ces facteurs ont constitué des bulles, ont créé « un monde de bulles » pour reprendre le titre du livre de Marc Touati que j’aurai l’occasion de recevoir prochainement. Et chaque bulle finit, un jour ou l’autre, par exploser comme « l’affaire des tulipes hollandaises » en février 1637, souvent qualifiée de première bulle financière spéculative.

Les circonstances compliquent le panorama :

L’Amérique latine connait de graves problèmes :
Le Brésil est à la veille d’un second tour susceptible de faire basculer le pays dans l’aventure, comme j’ai eu l’occasion de vous l’expliquer la semaine dernière
L’Argentine n’arrive pas à se départir de ses démons, et à sortir des engrenages des déficits, de l’inflation, des dépréciations monétaires…
Le Venezuela est engagé dans une descente aux enfers qui semble sans fin
L’Europe est confrontée à de très nombreuses crises :
Au-delà des débats relatifs aux contours d’un éventuel accord, le BREXIT va avoir de très graves conséquences pour le Royaume Uni et pour le continent
Alors que la crise grecque n’est toujours pas totalement dépassée, les récentes évolutions italiennes sont inquiétantes et de nature à relancer une crise des dettes souveraines comme celle de 2010
La crise des migrants constitue un facteur supplémentaire d’opposition entre les Etats-membres de l’Union européenne
Tous les ingrédients sont réunis pour favoriser aux prochaines élections européennes une victoire des partis anti européens, ce qui ne fera qu’ajouter la crise aux crises…A un moment où le centre de gravité du Monde bascule à l’Est, en Asie, l’Europe est impuissante, et semble accepter l’inéluctabilité de son déclassement. En perte de vitesse face à une Asie de plus en plus conquérante, l’Europe se divise au lieu d’unir ses forces.
Le Proche Orient traversé par un conflit implacable entre sunnites et chiites. De l’Algérie à la Tunisie, les pays arabes peinent à se moderniser tant du point de vue politique qu’économique.
A cela, rajoutons les difficultés engendrées par les remises en cause des règles du commerce international par Donald TRUMP.

Pourtant le pire n’est jamais sûr ! Rappelons-nous.

Il y a plus de trois ans, le 12 juin 2015, la bourse de Shanghai, la Shanghai stock exchange (SSE) atteignait le sommet de 5.166 points. Quelques jours plus tard, l’indice de Shanghai accusait une chute de 30 %. Pour amortir les effets de cette crise financière et éviter qu’elle se transforme en crise économique, les autorités utilisèrent la dépense publique, et déployèrent une politique monétaire accommodante. On pouvait craindre le pire. Et pourtant, cela a tenu, et le choc a été encaissé, amorti.

Alors, pourquoi s’inquiéter ?

Enregistrons néanmoins, que le 11 octobre dernier, l’or a réalisé sa meilleure séance depuis deux ans. Le retour de l’or peut être interprété comme la valeur refuge en période de crise.