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Fin des « relations spéciales » de Washington avec l’Europe de l’Est

Ayant fait du dossier du nucléaire iranien sa principale priorité de politique étrangère, à égalité avec l’Afghanistan, Barack Obama a absolument besoin de l’appui ou, au minimum, de la bonne volonté de Moscou. Et il marqué un premier point lorsque, le 24 septembre dernier, le président russe Dmitri Medevev a déclaré à Pittsburgh qu’il n’excluait pas des sanctions contre la République islamique.

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Peut-on être libre-échangiste avec la Chine ?

Les relations entre les Etats-Unis et la Chine sont celles d’un couple condamné à s’entendre, chacun de ses membres ayant beaucoup plus à perdre qu’à gagner en cas de rupture. Du moins pour le moment. Pékin assure les fins de mois de Washington en continuant à acheter ses bons du Trésor, ce qui garantit du même coup un libre accès de ses exportations au vaste marché américain. Cette interdépendance obligée entre les deux géants a eu une traduction hautement symbolique : depuis juillet dernier, les rencontres biannuelles entre les dirigeants des deux pays ne s’appellent plus « dialogue économique stratégique », mais « dialogue et économique et stratégique ». Cette adjonction du « et » ne fait d’ailleurs que formaliser un état de fait que certains observateurs, allant cependant un peu vite en besogne, n’ont pas craint de qualifier de « Chinamérique ».

Dans le cadre de ce partenariat stratégique, où chacun n’en pense évidemment pas moins, des escarmouches sont inévitables. Et, à cet égard, Barak Obama a les mains beaucoup moins libres que la direction chinoise : il est soumis à de fortes pressions, tant des syndicats que de certains secteurs industriels pour lesquels l’explosion des importations de produits chinois équivaut à la cessation d’activités. C’est notamment le cas des producteurs de pneumatiques. Entre 2004 et 2008, les importations de pneus chinois ont augmenté de 215 %, cependant que la production américaine chutait de 27 %, entraînant la disparition de 5 000 emplois. D’où la décision de la Maison Blanche, en date du 17 septembre, de suivre les recommandations d’une structure bipartisane indépendante, la « US international Trade Commission » qui préconisait un relèvement des droits de douane sur les importations de pneumatiques chinois. Ces tarifs seront de 35 % la première année, de 30 % la deuxième et de 25 % la troisième.

Pékin a immédiatement poussé des cris d’orfraie en fustigeant ces mesures « protectionnistes » et en engageant, en guise de représailles, des enquêtes anti-dumping sur les pièces de rechange automobiles et les volailles américaines. Et cette mini-guerre commerciale a trouvé un écho chez les défenseurs inconditionnels du libre-échange, y compris aux Etats-Unis. Ils s’interrogent gravement sur le fait de savoir si Obama est ou non « protectionniste », péché passible d’excommunication majeure pour des ultralibéraux qui ne démordent pas des théories, datant de deux siècles, de David Ricardo (1772-1823).

La véritable question serait plutôt de savoir si le libre-échange intégral est possible avec un pays qui maintient sa monnaie à un taux artificiellement bas, dont les coûts salariaux sont dix à vingt fois moindres qu’aux Etats-Unis ou en Europe, et dont la politique industrielle obéit non pas aux lois du marché et à la « concurrence libre et non faussée » (traité de Lisbonne), mais bien à des intérêts d’Etat. Que pensent-ils, entre autres, de l’obligation de réexporter la totalité de leur production que les autorités chinoises imposent à certains investisseurs ? C’est ce qui s’est notamment passé pour la société de pneumatiques américaine Cooper Tires…

Bernard CASSEN, Professeur émérite- Université Paris 8

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Lord Turner contre la City

Lord Turner dispose de lettres de créances impeccables pour la communauté financière internationale : ancien directeur général de la Confédération de l’industrie britannique (CBI), l’équivalent outre-Manche du Medef français ; ancien vice-président de Merryl-Lynch Europe et actuel chef de la Financial Services Authority (FSA), l’équivalent de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France. Ce n’est donc pas de lui que l’on pouvait attendre une charge contre les pratiques des banques et établissements financiers en général, et contre celles de la City de Londres en particulier.

Et pourtant, dans un entretien accordé au mensuel britannique Prospect (n° 162, septembre 2009) et titré « Comment domestiquer la finance globale »1, Lord Turner met les pieds dans le plat des bonus et des rémunérations indécentes des banquiers d’une manière qu’aucun altermondialiste ne pourrrait désavouer.

Il dénonce l’inutilité sociale et le caractère déstabilisateur pour l’économie réelle de la spéculation – imputable à « une dérégulation financière caricaturale » – qui constitue la principale source de bénéfices des banques et des établissements de gestion d’actifs et de placements. Il propose la mise en place d’un « taxe Tobin » sur toutes les transactions financières, et pas seulement sur les opérations de change (comme l’avait avancé le Prix Nobel d’économie James Tobin, décédé en 2002 ). Cette taxe est une revendication phare de tous les mouvements et partis de la gauche radicale du monde entier

Pour freiner les prises de risque inconsidérées génératrices de bonus (mais jamais de malus), avec le contribuable dans le rôle du filet de sécurité, il menace de relever fortement les ratios de capitalisation plancher pour les banques et autres établissements financiers. Lord Turner explique ainsi sa démarche : « Si vous voulez faire cesser les rémunérations excessives dans un secteur financier hypertrophié, vous devez réduire la taille de ce secteur ou appliquer des taxes spéciales sur ses bénéfices avant rémunération ».

Il faut que le chef de la FSA, qui connaît le système de l’intérieur, juge l’irresponsabilité et la cupidité de ses amis banquiers suffisamment préoccupantes pour mettre ainsi la pression sur eux. Ils pourront cependant se rassurer avec les propos du Chancelier de l’Echiquier, Alistair Darling (travailliste, il faut le rappeler à ceux qui en douteraient) qui précise, comme on pouvait s’y attendre, qu’aucune taxe sur les transactions financières n’est envisagée par son gouvernement à la veille du prochain G20.

Quant à la directrice de l’Association des banquiers britanniques, Mme Angela Knight, elle a jugé plus astucieux de se placer sur le terrain de l’emploi que sur celui de la moralité et de la dangerosité du système. Selon elle, l’industrie financière a un rôle majeur dans l’économie en tant que source d’emplois et de rentrées fiscales, et elle pourrait être affaiblie « par des taxes et des mesures de régulation inappropriées ». Des propos que M. Darling aurait pu tenir à la virgule près…

Bernard CASSEN, Professeur émérite- Université Paris 8

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Evolution statutaire outre-mer : vous avez la parole

Lancement du site Internet www.consultationoutremer.fr

La délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer met en ligne un portail
www.consultationoutremer.fr pour permettre aux ultramarins de s’informer sur les enjeux des évolutions statutaires envisagées dans les DOM et de s’exprimer en votant virtuellement pour le département de leur choix à savoir la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion et la Martinique.

Rendez-vous sur www.consultationoutremer.fr et sur www.ultramarins.gouv.fr

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