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Métier et profession

Métier et profession ne sont pas synonymes. Pour les distinguer, ayons recours à l’étymologie.

Métier provient du latin ministerium ; ce mot, dont on connaît par ailleurs le calque savant ministère, désignait le « service ». Être métier en ancien français signifiait « être utile ». Il y a dans métier une notion d’utilité, voire de technicité. N’oublions pas, d’ailleurs, que le terme peut désigner une machine : le métier à tisser

Le métier est donc une activité, souvent manuelle, utile à la société et dont on tire ses moyens d’existence. C’est le mot courant, synonyme de boulot, de gagne-pain : il n’y a pas de sot métier ! C’est une compétence que l’on acquiert (les ficelles du métier) et que l’on prouve : ce peintre a du métier

Le mot profession à une tout autre origine. Il a été emprunté au latin professio, lequel signifiait « déclaration publique ». C’est la signification première de notre terme, que l’on rencontre encore dans la profession de foi d’un candidat.

Professer, c’est donc se déclarer publiquement, se donner comme, affirmer une croyance ou un état. On passe ainsi au rôle que l’on entend jouer dans la société. Il y a dans profession une idée de fonction sociale ; c’est l’activité habituelle d’un individu, dont il tire ses revenus mais surtout par laquelle il joue un rôle en société.

On comprend que profession soit moins technique que métier, plus administratif (« âge et profession ! ») et souvent plus noble. On parle de la profession de médecin, des professions libérales.Fonction sociale, donc, opposée à activité concrète : Pierre a choisi d’exercer la profession de chef d’entreprise ; c’est souvent un dur métier !

À propos de l'auteur

Articles

Universitaire, Bernard Cerquiglini fut professeur aux universités de Paris, Bruxelles et Bâton Rouge. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages. Haut-fonctionnaire, il dirigea l'Institut national de la langue française et fut délégué général à la langue française et aux langues de France, puis recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie. Il présente l'émission quotidienne "Merci professeur" sur TV5Monde et est membre de l'Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo).
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