Point de vue des économistes

Est-ce bientôt la fin du « roi dollar » ?

Régulièrement depuis une trentaine d’années, la rumeur se répand comme une tâche d’huile : l’époque du « roi dollar » est révolue. A chaque fois, c’est la même rengaine : plombés par des déficits abyssaux, affaiblis par les crises économiques successives, les Etats-Unis n’ont plus le choix et vont devoir abandonner le dollar étalon. Pourtant, à chaque fois, tel le Phénix, le billet vert renaît de ses cendres et ne laisse aucune chance à ses soi-disant concurrents potentiels.

Cette chronique d’une mort annoncée qui n’a finalement pas lieu commence avec la guerre du Vietnam. A l’époque, le dollar constitue « l’étalon-or » du Système Monétaire International (SMI) dans la mesure où il est complètement convertible en or.

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Langue française

S'engager

L’auteur de ces lignes, engageant avec l’Observatoire économique francophone une collaboration qui l’honore et traduit son engagement envers la Francophonie, entend rappeler d’abord que l’on ne s’engage pas à la légère.

Tout commence avec le francique, d’où proviennent de nombreux termes de la féodalité. Waddi « dépôt » est devenu l’ancien français gage, « dépôt de garantie ». Fondée sur la parole, la société médiévale s’est donné le moyen de cautionner cette dernière : le gage est la version matérielle de l’otage. Dès le XIe siècle, le verbe dérivé gager désigne cette action. Au siècle suivant il est renforcé par le préfixe en-, qui indique un mouvement : engager (puis s’engager, pronominal) expriment la mise en œuvre d’une action.

Laquelle ? Au sens propre, celle de « mettre en gage » ; on disait au XVIIe siècle engager ses biens à un créancier. On en tire deux emplois dérivés. Celui de « se lier par une promesse » : engager sa responsabilité, s’engager à payer ses dettes.  Celui, ensuite, de « lier quelqu’un (par promesse ou convention) » ; le verbe est alors synonyme d’embaucher : engager une assistante, s’engager dans l’armée pour trois ans.

A partir du XVIe siècle, le verbe engager développe un second emploi, dont on saisit la genèse. Mettre en gage, c’est aliéner un objet ; promettre, c’est aliéner sa liberté : (s’)engager prend dès lors l’acception « (faire) pénétrer dans quelque chose qui retient ». Le verbe devient synonyme d’introduire : engager le levier sous la pierre, s’engager dans un sentier tortueux. On comprend l’emploi figuré « amener à adopter un sentiment » : engager à la patience ; on saisit l’acceptions dérivée courante de nos jours, « commencer, entamer » : engager des négociations, des dépenses, le combat.

Déverbal créé dès le XIIe siècle, engagement a suivi une évolution sémantique comparable, selon les deux grandes valeurs.

L’emploi propre, tout d’abord : un engagement du mont-de-piété. D’où le sens juridique de « lien dû à une promesse, une convention, en vue d’une action ou d’une situation » : engagement irrévocable, formel, tacite.  Du lien par contrat on déduit l’idée d’embauche (être sans engagement) et, à l’armée, de recrutement (prime d’engagement).

L’emploi dérivé, ensuite, qui désigne l’entrée dans un espace resserré ou une situation difficile, faisant perdre liberté de jugement ou d’action, a été particulièrement fécond. Dans le domaine militaire, tout d’abord, qui connaît un sens général (l’engagement des forces disponibles) et une acception particulière, « combat bref et localisé ». En philosophe morale, ensuite, où l’engagement désigne la participation active, de par ses convictions profondes, à la vie sociale, politique, religieuse ou intellectuelle de son temps. Le terme est fort, quasi-physique : on a vu qu’il désigne d’abord un accès malaisé ou périlleux ; il en reste quelque chose dans l’engagement moral : une entrée dans la mêlée, risquée mais résolue, de tout son être, voire de son corps. L’engagement nous engage tout entier : ne mesurons pas notre engagement francophone.

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Tendances économiques

Les premiers chiffres du tourisme en 2017

L’Organisation mondiale du Tourisme des Nations unies (OMT) vient de publier les chiffres du Tourisme international dans son Baromètre de septembre. Il nous apprend que le premier semestre 2017 affiche les meilleurs résultats jamais enregistrés depuis 2010. La France a pu rester la première destination touristique mondiale avec 82,6 millions de visiteurs internationaux, malgré une année 2016 très difficile avec ses attentats, sa météo détestable pendant la saison touristique et ses grèves à répétition (801 soit 2,2 par jour) dont 110 nationales.

Toutes les enquêtes montrent que ces visiteurs internationaux sont attirés avant tout par notre Culture (architecture historique et  musées mais aussi artisanats et arts vivants), notre gastronomie, nos boutiques (vitrines de nos savoir-faire) et notre art de vivre. Bien que 5ème en terme de recettes, le tourisme « pèse » plus de 7 % du PIB, soit davantage que l’aéronautique et l’agro-alimentaire, et deux millions d’emplois non délocalisables. Il reste donc un des  premiers atouts de la « Marque France » à l’international.

Par ailleurs, les Français ont effectué plus de 200 millions de voyages plus ou moins longs à l’étranger et le réseau des restaurants français dans le monde (79 étoilés Michelin à Londres), par exemple, participe à ce rayonnement de la France dans le Tourisme international. Il serait intéressant de pouvoir y ajouter aussi les chiffres du tourisme des pays francophones, mais les statistiques internationales disponibles sont faites par pays, grandes régions et continents. Cependant ces chiffres mettent déjà en évidence que le Tourisme offre tous les ans des centaines de millions d’opportunités de contacts avec la langue française donc avec la Francophonie et ses cultures.

De plus, le tourisme linguistique est en plein essor. Le premier séminaire de haut niveau organisé sur ce sujet en Juin 2015 par le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international a montré que l’intégration de la langue française dans notre offre touristique avait un impact important sur l’attractivité de  nos Régions.

A cette occasion une plateforme numérique développée par Campus France a été lancée : « Immersion France ». Elle a pour ambition de faciliter la venue en France des étudiants mais aussi des professionnels et des touristes désireux d’apprendre la langue française lors de séjours touristiques adaptés.

Ce tourisme génère près d’un million de nuitées et plus de 115 millions d’euros de chiffre d’affaire. Ce n’est pas négligeable mais la marge de progression est immense car 125 millions de personnes apprennent le français dans le monde et plus d’un million s’inscrivent chaque année dans notre réseau exceptionnel d’Instituts français et d’Alliances françaises. L’Alliance française est en effet le premier réseau culturel mondial avec 800 implantations dans 137 pays sur les cinq continents pour un demi-million de personnes chaque année, auxquels il convient d’ajouter les six millions de personnes qui participent à leurs activités culturelles. Mais la plupart d’entre eux ignorent l’existence de cette plateforme.

Certains de ces établissements ont innové en  créant des modules spécifiques pour « le français langue du Tourisme » mais trop peu d’entre eux et le lien avec la promotion des destinations françaises y est rarement associé faute de partenariats.

Le réseau « France Alumni », mis en place en 2014, permet aux étudiants ayant réalisé des études supérieures en France de rester en réseau, de valoriser leur séjour en France dans un cadre professionnel et de maintenir des liens d’amitié. Il pourrait être étendu aux étudiants « non supérieurs » des métiers du tourisme (guides-interprètes, métiers de l’accueil, de la gastronomie, de la mode, des activités sportives de plein air, de la médiation culturelle, du numérique  etc…) car ils sont eux aussi des ambassadeurs précieux de la culture francophone dans le monde.

C’est d’autant plus important que le Tourisme francophone doit relever aujourd’hui un nouveau défi au-delà des enjeux économiques et sociaux. Les attentats récents montrent que les cibles choisies sont la plupart du temps des lieux culturels et touristiques. Ce n’est pas un hasard. L’enjeu est donc dorénavant aussi éthique car le Tourisme francophone peut participer à la « défense et illustration » d’un art de vivre, et d’une certaine idée de l’homme et de la femme.

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Informations des partenairesTendances économiques

Bulletin de l'Observatoire d'Études Géopolitiques – N°55 - Mai-Juin 2018

Le nouveau bulletin de l’Observatoire d’Études Géopolitiques est disponible à l’adresse suivante :

http://www.etudes-geopolitiques.com/sites/default/files/pdf/Bulletin_OEG_55_-_MAI_JUIN_2018_1_1.pdf

À propos de l’Observatoire d’Études Géopolitiques :

OEGLogo

L’Observatoire d’études géopolitiques (OEG) de Paris est un institut de recherche qui a pour objet de contribuer à la promotion et au rayonnement de la recherche scientifique dans les différents domaines de la géopolitique. Il rassemble des chercheurs, des universitaires et des experts indépendants. L’OEG a son siège à Paris, un bureau à Beyrouth pour le Proche-Orient, des représentants au Caire, à Dakar, à Rabat et à Bruxelles, et des correspondants sur les cinq continents.

Site internet : www.etudes-geopolitiques.com

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Tendances économiques

Observatoire du tourisme francophone du 25 février 2013

Déluge de couleurs au carnaval des Seychelles

La ville de Victoria est la plus petite capitale du monde et pourtant elle s’est bien fait remarquer à l’occasion de son carnaval. Assez pour être comparée à Rio de Janeiro ! D’après Clicanoo, le carnaval a été ouvert par le président des Seychelles, James Michel qui a donné le coup d’envoi aux danseurs, jongleurs et musiciens vêtus de toutes les couleurs. Le carnaval a rassemblé une cinquantaine de délégations venues de la zone océan indien et du monde entier ! Les artistes venaient aussi des quatre coins du monde !

La promotion du tourisme vietnamien fleurit à l’étranger

Le Département de coopération internationale (le ministère des Sports, de la Culture et du Tourisme) veut promouvoir la culture et le tourisme du Vietnam. Il s’agit de valoriser la baie de Halong comme emblème du tourisme national, faire du complexe écotourisme de Tràng An un patrimoine naturel mondial reconnu par l’UNESCO et faire découvrir la capitale Hanoi en sa qualité de ville hôte des jeux asiatiques de 2019. D’après Vietnam +, les évènements culturels ont un rôle diplomatique avec les autres pays. La création de centres culturels du Vietnam partout dans le monde : Cambodge, Russie, Japon et Etats-Unis permet au Vietnam d’attirer la curiosité d’habitants de pays lointains. La promotion culturelle du pays est en plein essor !

Tourisme d’affaires : une mine d’or pour la Montérégie

Chaque année l’industrie du tourisme d’affaires représente 140 millions de dollars des retombées économiques et 65 % du total des nuitées dans la région ! Il faut dire que chaque année 70 foires, 200 congrès et 13 000 réunions d’affaires sont organisés dans la région. Si bien que la Montérégie se classe 3ème dans le secteur, juste après Montréal et Québec, d’après le Canada Français.

Forte hausse de la fréquentation touristique en Egypte en 2012

L’Egypte a connu une hausse de 17 % du nombre de visiteurs entre 2011 et 2012. 11,5 millions de touristes se sont rendus en Egypte l’an dernier, selon un calcul de Reuters. Le secteur du tourisme est très important en Egypte : il représente un emploi sur huit et 11 % de l’activité économique. D’après le Nouvel Observateur, ces résultats sont plutôt inattendus compte tenu des troubles de l’automne dernier liés au soulèvement contre le régime du président Hosni Moubarak. Mais si les résultats sont encourageants ils sont incomparables à ceux de 2010 : 14,5 millions de touristes sont se sont rendus en Egypte…

Madagascar, rendez-vous au bout du monde

Madagascar est un endroit paradisiaque, ses plages, et ses forêts désertiques transforment les visiteurs en aventuriers. Le producteur Charles Gassot est séduit par l’île et y construit sa maison…en quinze ans de travaux ! D’après le Figaro, sa demeure coloniale semble être là depuis toujours, et il vit en autonomie grâce aux panneaux solaires, aux éoliennes et à son potager. La nature règne en maître et on est tenté d’oublier la civilisation pour se laisser aller se perdre dans les coins cachés de l’île. Charles Gassot tente aujourd’hui de protéger les tortues de mer qui font l’objet de trafic et veut faire de la région, un patrimoine mondial de l’Unesco.

La Croatie va investir 7 milliards d’euros pour développer son tourisme

La Croatie a pour projet d’investir 7 milliards d’euros d’ici à 2020 pour développer son industrie touristique. C’est le ministre du Tourisme, Veljko Ostojik qui l’a annoncé lors de la présentation de la stratégie économique de son texte. Selon Pros-du-tourisme, un tiers sera consacré à l’hôtellerie, c’est-à-dire dédié à la création de 20 000 chambres supplémentaires et à la modernisation des logements déjà existants. Pour pouvoir financer cette somme il faudra doubler les recettes du secteur au cours des 7 prochaines années. Il s’agit, pour Veljko Ostojik de placer son pays dans le top 20 des pays les plus attractifs au monde dans le domaine du développement touristique !

Maroc : les facteurs de l’excellence du tourisme

Le Maroc livre les secrets de son succès. A l’occasion de la 55e édition du Salon des vacances de Bruxelles, l’office national marocain du tourisme (ONMT) représente le Maroc. L’ONMT développe intensément un programme de promotion du tourisme au Maroc et prend place dans différents salons. La stabilité et la sécurité du Maroc assure un flux touristique continu. D’après le magazine du manager, le Maroc connaît une croissance des réservations de 14,3 % pour la période automne hiver 2012-2013, alors que presque toutes les autres destinations connaissent une baisse. Sa culture ancestrale, son histoire séculaire et l’héritage de sa civilisation constituent de bons arguments que le Maroc sait mettre en valeur.

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