Point de vue des économistes

40 ans de Libéralisation financière

Revue  d’Economie  Financière N° 137 – 1er trim 2020 – 372 pages – COLLECTIF

Introduction de Christian de Boissieu et Jean-Paul Pollin

La période de l’après-guerre restera atypique du point de vue des crises financières puisque jusqu’aux années 1970, aucune crise majeure n’est apparue dans les pays développés. Certains y voient la justification d’une vision interventionniste qui s’appellera le keynésianisme …avec des circuits de financements privilégiés, une administration des taux d’intérêts et une réglementation étroite des institutions et des marchés financiers.

Aussi, faire le lien entre cette situation heureuse et la réglementation étroite des systèmes financiers qui avait cours,

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Point de vue des économistes

S’adapter ou périr – Covid-19, faire front

Par Pascal PICQ – Éditions de l’Aube – 170 pages

C’est dans un nouveau dialogue avec Denis Lafay que Pascal Picq a choisi de passer au révélateur de la science anthropologique les  enseignements qu’induit la pandémie du Covid -19, pour aujourd’hui  et pour demain. Au fil des pages apparaissent les attributs de «  l’évolution », science  dont l’auteur est l’un des plus éminents  experts.

Plus que jamais il apparait en  effet nécessaire de s’adapter : la  conscience d’une Société nécessairement  « évolutionnaire » n’a jamais été aussi forte qu’à travers  la perception de  cette addition d’événements, sanitaires, économiques ,  sociaux, géopolitiques et entrepreneuriaux qui frappent  la Planète avec ce virus. Chaque décision, chaque acte accompli maintenant détermine « le jeu des possibles » des générations futures. Aussi « le jour d’après »  pourra être un  « grand  et beau jour » à condition de définir un projet reposant sur des  causes ultimes ; de  celles qui invitent à épargner nos désirs et nos envies immédiates  pour une autre société. 

L’ évolution ce n’est pas le passé , mais le succès de la descendance et des conditions de la réalisation des possibles que nous ignorons.  Mais nous n’avons pas tout à inventer  pour trouver  cette «  voie «  chère à Edgard Morin…les innovations éclosent partout dans le monde … mais le plus  difficile reste à concevoir : en  faire une nouvelle synthèse pour l’avenir de l’Humanité.

Ainsi nous pourrions retrouver «  les jours heureux » que promettait   entre autres, le conseil national de la Résistance, car                            « … toute civilisation meurt de l’incapacité de repenser le support de  son succès, de l’incapacité de comprendre que la destruction des  environnements annonce la  sienne … c’est la logique des écosystèmes.»

Prendrons-nous le risque de  disparaitre ? Pascal Picq apporte à nouveau une forte contribution à une  salutaire prise de conscience des enjeux et des  défis qui sont devant nous.

Pascal PICQ, paléoanthropologue est spécialiste de l’évolution de la lignée humaine et des grands  singes. Auteur de nombreux ouvrages  de référence dont chez le même auteur « Une époque  formidable ».

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Point de vue des économistes

Voulons-nous (sérieusement) changer le monde ?

Par Bertrand BADRÉ – Mamee Éditions – 200 pages

La crise du Covid est pour l’auteur « une formidable occasion « … de remettre à plat le système économique et monétaire et « la façon de le financer… » S’appuyant sur sa riche expérience, tant du  secteur privé que public, comme sur ses valeurs (fortes) et avec un optimisme chevillé au cœur, Bertrand Badré  s’attache à proposer ce qui ressemble en tous points à une  feuille de route  pour nous convaincre de prendre la «bonne  direction». Toutefois, il ne renie en rien ses fondamentaux : «je continue de penser que l’économie de marché qui permet de confronter une offre et une demande, de répartir la richesse, d’allouer les ressources dans un environnement contraint reste le meilleur des systèmes . ..et, que le capitalisme qui soutient cette  économie de marché  notamment par l’accroissement de la productivité que permet l’investissement et l’ appui du capital, reste dans son fondement un outil de progrès …» 

On comprend alors que ce n’est en rien une révolution que propose l’auteur  mais plutôt des propositions pour «recanaliser» le capitalisme actionnarial, pour gommer ses effets de type «néolibéral» et le mettre au service du bien commun. Il est convaincu de la capacité du  capitalisme à se réinventer et à s’inscrire  dans de nouvelles normes conduisant vers un destin «plus vert et un monde où les inégalités  reculeraient».Á rebours d’un certain fatalisme ambiant, Bertrand Badré nous invite à nous prendre en main  avec passion et pédagogie pour faire enfin apparaître une économie de marché «équitable et durable». En espérant que sa foi profonde qui se double d’une âme de poète, dans la filiation de Paul Eluard puisse devenir rapidement autoréalisatrice et que, peut-être, la terre apparaisse  «…bleue comme une orange… »

Bertrand  Badré,  ancien  directeur général de la Banque Mondiale est un économiste et haut dirigeant d’organisations et de groupes bancaires. Il dirige un fonds d’investissement.

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Point de vue des économistes

Les entrepreneurs de légende français

Par Sylvain BERSINGER – Enricks B éditions – 139 pages

Les précédentes parutions de ce jeune auteur, économiste d’à peine 30 ans, ont été remarquées à la fois par leur capacité de vulgarisation et leur sens de la pédagogie aussi rares que précieux dans notre pays où la culture économique  reste très loin de constituer un de nos points forts. 

Tel fut le cas avec « L’Economie en clair »  parue chez Ellipses et «  l’Entreprise » éditée chez l’Harmattan.

Ce nouvel essai constitue l’autre élément d’une trilogie qui a débuté avec « les Entrepreneurs de légende » et suivie « des Entrepreneurs atypiques ». Il prolonge ainsi par une focalisation sur l’histoire économique française sa présentation des aventures entrepreneuriales tricolores.

Au fil des pages se dessine une large palette d’inventeurs et d’innovateurs dans  des domaines très différents : de Louis Vuitton le pionnier du luxe, aux  frères  Michelin champions des pneumatiques, en passant par Pathé et Gaumont les  grands rivaux qui ont permis à Paris pendant un temps de devenir la capitale du cinéma…

Ce que montre l’auteur, c’est l’extrême diversité des profils,  des scientifiques de  formation, mais aussi d’autres sans bagages scolaires mais compensant leur handicap par du  flair, de l’audace et le sens des affaires. Idem pour l’origine sociale, très modeste pour Chanel, riche héritier pour Dior ; de même certains ont  créé leur entreprise de toutes pièces comme Pathé, tandis que d’autres, comme Armand Peugeot ou les frères Michelin ont avant tout donné une impulsion nouvelle à l’entreprise dont ils avaient hérité. Ces magnifiques succès dont le Cac 40 est le témoin ne sauraient occulter les échecs de nombreux projets de  candidats entrepreneurs et quelquefois de certains qui finissent par la  ténacité à rentrer dans la légende.

La morale de cette belle histoire que raconte avec brio Sylvain Bersinger, qui vient de rejoindre le cabinet de recherche économique Astéres, est que, in fine, tout un chacun à sa chance, pourvu qu’il s’en donne les moyens et qu’il en ait le courage…  pour risquer…  l’échec autant que la réussite. N’en déplaise aux adeptes de l’égalitarisme !!!

Un voyage très prenant au pays de l’entrepreneuriat national.

Sylvain BERSINGER,  consultant, ancien enseignant, est diplômé en économie Lyon 2 et Paris-Dauphine et l’auteur de 6 ouvrages. 

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Langue française

Faut-il dire le ou la covid 19 ?

Covid est l’acronyme de corona virus disease. On ajoute 19 à cause de la date de sa découverte : 2019.

Les acronymes prennent en général le genre du nom qui constitue le centre de l’expression qu’ils abrègent.  On dit ainsi la S.N.C.F., pour la Société nationale des chemins de fer français). Quand il s’agit d’acronymes anglais, on procède par traduction. On dit le FBI, pour Federal Bureau of Investigation, bureau se traduisant aisément par bureau. Mais ce sera la CIA, pour Central Intelligence Agency, du fait de la transposition d’agency  en agence.

Corona virus disease signifie « la maladie du virus corona ».  Le terme important est disease, que l’on traduit naturellement par le féminin maladie. Il faudrait donc dire la covid 19 : c’est une maladie.

Telle est l’argumentation de l’Académie française ; elle est impeccable.

Le problème est que l’emploi au masculin est généralisé. Pourquoi ? Parce qu’on a parlé d’abord ducorona virus (qui est un virus). Puis, par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque.

Au Canada, toutefois, où la confrontation du français et de l’anglais est quotidienne, on entend la covid 19 ; c’est notamment le genre qu’emploient de préférence les journalistes.  

L’Académie française réussira-t-elle ? Les chaînes publiques semblent avoir opté pour la Covid.  L’Académie parviendra-t-elle à corriger l’usage français au nom d’un emploi québécois ? Ce serait vraiment un scoop. Oh ! pardon : une primeur.

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