Tendances économiques

Diaspora et Mobile Money : un vivier de croissance pour le continent africain - Ares & Co

Tant en France que dans les pays africains, il existe une prise de conscience bien réelle de l’importance de la diaspora et du rôle qu’elle peut jouer notamment comme accélérateur des économies du continent. Si toutes les générations diasporiques n’ont pas le même rapport à l’Afrique  – les anciennes générations se sentent « redevables », quand les nouvelles générations envisagent davantage l’Afrique comme une terre d’opportunité – une constante demeure : les transferts d’argent vont croissants.

Même si l’essentiel des transferts réalisés vers l’Afrique sert encore à subvenir aux besoins des familles, les questions de développement économique local et de créations d’activités sont ouvertement discutées au sein des plus jeunes générations.

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Langue française

Acquis et acquit

Ne craignons pas d’être un peu puriste ; à bon escient du moins.

Je n’aime pas, mais alors pas du tout, que l’on confonde l’acquis (avec s final) et l’acquit (avec t final).

Le premier est le participe passé du verbe acquérir, qui signifie « se procurer ». Ce participe passé est vivant depuis le début de la langue : il a acquis une célébrité, il est acquis à la cause royale, etc. Le substantif acquis apparaît au XVIIe siècle, dans la langue philosophique ; il désigne alors le fruit de l’expérience. Comme on le sait, l’acquis s’oppose au naturel et plus précisément à l’inné ; il renvoie à des qualités, à des connaissances inexistantes au moment de la naissance. C’est la querelle, ou la dialectique, de l’inné et de l’acquis.

Le second prend un t final, car il provient du verbe acquitter. Ce très vieux verbe avait d’abord le sens général de « libérer » quelqu’un ou un pays ; il a pris ensuite la signification plus restreinte de « libérer d’une dette ». D’où acquitter une dépense et s’acquitter d’un impôt ou d’une tâche. C’est au XIXe siècle que ce verbe a signifié « affranchir quelqu’un, en le déclarant non coupable ». Le déverbal acquit renvoie au sens ancien d’acquitter ; il est synonyme de quittance. Effectuant un règlement, vous faites précéder votre signature de l’expression pour acquit. La langue usuelle garde un l’emploi figuré de ce terme, désignant un acte fait sans conviction, afin de se délier de ses scrupules : par acquit de conscience.

Les deux termes renvoient à des domaines fort différents. Leur distinction, j’espère, est désormais acquise.

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Tendances économiques

Tourisme - Salon professionnel

L’un des deux plus grands Salons internationaux du Tourisme, la FITUR, vient de fermer ses portes dimanche à Madrid, et, pour son quarantième anniversaire, il a enregistré un record historique de participation : plus de 255.000 visiteurs, 918 exposants, 11.000 entreprises et 7.625 journalistes, avec une participation internationale de 56 %, venant de 165 pays et régions.

Il faut surtout noter le nombre de participants professionnels : 150.000, soit une augmentation de 5,16 % par rapport à l’année dernière.

Il en est de même pour la présence sur les réseaux sociaux : 217.000 abonnés (followers) sur ses plateformes, et le mot-dièse (hashtag) dédié a été utilisé par 105 millions d’utilisateurs le seul jour de l’inauguration.

L’impact économique a été évalué à 333 millions d’euros. L’importance géo-politique peut être traduite par la présence de plus de 700 Ministres, Ambassadeurs et Présidents. D’où l’intérêt de ses travaux.

Mais, comme tous les ans depuis 2007, la France était absente.

Et, pour information à titre de comparaison, nous sommes très loin des chiffres habituels des Salons français du Tourisme. TOP RESA qui réunit tous les ans à Paris l’ensemble de l’Industrie du Tourisme n’a reçu par exemple que 34.000 professionnels en 2018.

Les deux grandes innovations de ce Salon pouvant intéresser les acteurs économiques de la Francophonie sont :

– L’annonce de la création à Madrid, par l’Organisation mondiale du Tourisme des Nations unies (OMT), et avec le soutien du Gouvernement espagnol, d’un « Davos du Tourisme », dont le premier Forum se déroulera fin 2020 et qui « consolidera Madrid en tant que capitale mondiale du Tourisme » selon les termes de son Secrétaire général. Les pays[1] et les entreprises privées francophones membres de l’OMT devraient s’y intéresser dès maintenant afin de pouvoir y participer efficacement.

– L’inauguration de la plateforme « FITUR MEET AFRICA », qui est destinée à promouvoir l’offre touristique du continent africain et à générer des alliances commerciales. 32 pays africains ont participé à ce lancement qui accroit la présence déjà importante de l’Afrique dans ce Salon et le nouveau rôle de plus en plus prééminent de l’Espagne dans ce Continent. Cette démarche a été initiée par INVESTOUR, le Forum espagnol des investisseurs et des entreprises touristiques en Afrique.

En marge de la FITUR, Le ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs, Siandou Fofana, et le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, ont procédé à la signature officielle de la Convention en vue de l’organisation du prochain Forum mondial sur l’investissement touristique en Afrique, qui se tiendra à Abidjan du 20 au 22 février 2020.

Son objectif est de tenter de poursuivre au niveau du Continent la stratégie de mobilisation des Fonds adoptée par la Côte d’Ivoire en vue de financer son plan de développement touristique 2018/2025 « Sublime Côte d’Ivoire ». En effet, le Forum de Dubaï, en octobre dernier, lui a permis d’obtenir près de 5 milliards de dollars de promesses d’investissements directs étrangers dans le secteur du Tourisme. Une quinzaine de pays africains auraient manifesté leur intention d’y participer.

Ces initiatives sont d’autant plus importantes que l’OMT a annoncé les derniers chiffres du Tourisme dans le monde : Pour la 10ème année consécutive le Tourisme mondial consolide sa croissance en 2019. On a enregistré 1,5 milliard d’arrivées de Touristes internationaux, soit une augmentation de 4% en 2019[2] . C’est aussi le taux attendu pour 2020.

Cette croissance confirme pour l’OMT le rôle moteur du Tourisme et sa résilience en tant que secteur économique malgré le contexte mondial. Certes la croissance s’est tassée par rapport aux taux de 2017 et de 2018 mais il faut noter qu’ils étaient exceptionnels et que cette croissance est tout de même restée supérieure à celle de l’économie mondiale.  

De plus, le Tourisme étant un secteur d’exportation de premier plan et un important pourvoyeur d’emplois, l’OMT considère que le moment est venu de lui faire « une place centrale dans les politiques de développement mondial ».

La 2ème Conférence internationale sur la Francophonie économique se tiendra du 2 au 4 mars à Rabat (Maroc), et elle aura pour thème central « L’entrepreneuriat et l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes en Afrique francophone ». Le secteur du Tourisme étant le seul secteur économique qui permet l’entrée sur le marché du travail des jeunes et des femmes sans formation et avec une perspective d’ascenseur social, c’est une occasion à ne pas manquer.  

[1] Les pays qui sont à la fois membres de l’OIF et de l’OMT sont 71 : 46 membres de plein droit, 3 membres associés, et 22 observateurs.

[2] + 8% pour le Moyen-orient, + 5% pour l’Asie-Pacifique, + 4% pour l’Europe, + 2% pour les Amériques, et + 4% pour l’Afrique (dont + 9% pour l’Afrique du nord et + 1,5% pour l’Afrique subsaharienne)

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Langue française

Dix-sept mille trois cent vingt-deux

Si l’on voulait montrer que la langue française n’est pas toujours un modèle de clarté, on ne saurait mieux choisir que la numérotation.

Rappelons, par exemple, que l’on emploie et seulement en dessous de cent, pour les dizaines donc, et seulement avec l’unité ? Vingt et un, mais vingt-deux et cent un.

Il en est de même, à l’écrit, pour l’emploi du trait d’union. La règle en est un modèle de complexité : on joint d’un trait d’union les nombres qui sont l’un et l’autre inférieurs à cent, sauf s’ils sont reliés par et, lequel remplace alors le trait d’union.

Application

Nous écrirons : dix-sept, soixante-dix-sept, quatre-vingt-treize. Les deux nombres sont alors moindres que cent.

Mais on ne le fera pas dans : cent trois, trois cents, mille quarante, car un des nombres est supérieur à la centaine. Pas non plus dans trente et un, formé d’éléments joints par et.

Maintenant que vous avez compris la règle, n’en demandez pas l’origine. Elle provient d’un pur arbitraire grammatical.

Il y a une trentaine d’années les conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique, du Québec approuvés par l’Académie française ont proposé d’utiliser un trait d’union dans tous les nombres : dans cent-treize, dans trente-et-un, comme dans vingt-deux. Voilà qui est simple et cohérent.

Ce nouvel usage, recommandé, tarde cependant à se répandre. Alors, en rédigeant votre prochain chèque, en faisant opérer un virement, rédiger un contrat, contribuez au progrès orthographique ! La langue française vous en sera reconnaissante.

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Langue française

Vive septante !

Curieuse variété de français, que celle de France, censée illustrer (voire dicter) le « bon usage ». Elle utilise tour à tour la numération décimale (par dix : 10, 20, 30, 40, 50, 60), vicésimale  (par vingt : quatre-vingts), et un mélange des deux (soixante-dix, quatre-vingt-dix).

L’emploi de la numération vicésimale est dû, pense-t-on, à une influence gauloise : nos « ancêtres les gaulois » comptaient par vingt. Il est de fait que cet usage était des plus fréquents dans l’ancienne langue. En 1260 Saint-Louis fonde un hôpital pour trois cents chevaliers revenus aveugles de la croisade : c’est l’hôpital parisien des Quinze-vingts.

Le maintien partiel de cet usage ancien en français moderne présente de nombreux défaut : il est lourd, malcommode et ambigu. Si vous dictez « 75 » à une personne, elle commencera par écrire un 6, qu’il lui faudra corriger aussitôt.

Les variantes belge et suisse ont généralisé les formes septante et nonante, possibles mais minoritaires en ancien français ; on entend également huitante, voire octante

Voilà qui est sage. C’est un emploi cohérent et naturel de la numération décimale : dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, septante, huitante, nonante, cent.

Nos proches cousins Italiens ne disent-il pas cinquanta, sessanta, settanta, ottanta, novanta ?

Qu’attendent les locuteurs de France pour s’y mettre ?

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