Langue française

Le cas échéant

Afin de comprendre l’emploi de la locution figée le cas échéant, il convient de reprendre les choses d’un peu plus haut. Le latin cadere a donné le verbe français choir, d’usage courant dans l’ancienne langue : il signifiait « tomber ». Pratiquement éliminé par ce dernier verbe, il ne subsiste plus qu’à l’infinitif   (elle m’a laissé choir), et surtout en composition.

On connaît le verbe déchoir, qui signifie « tomber dans un statut inférieur » : on peut accepter sans déchoir ;

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Langue française

Exclu et inclus

 

 

Voilà une des singularités de la langue française (rassurons-nous, elle n’en manque pas) : si l’on rapproche exclu et inclus, on doit convenir que c’est le premier qui est anormal.

Commençons par inclure. Il provient du latin includere, formé sur claudere, « fermer ». In-claudere c’était donc « fermer à l’intérieur ». Son participe passé était inclusus, qui a donc normalement donné en ancien français inclus. L’s final est donc régulier.

Il l’est également dans des mots apparentés comme reclus et perclus : percluse, elle était recluse.

J’ajouterai que c’est s final était également naturel dans exclus. Ce verbe provenait du latin excludere, c’est-à-dire, on l’a compris, « enfermer à l’extérieur ». L’ancienne langue mettait un s final à exclus, dont le féminin était excluse, forme que l’on rencontre encore chez Racine et La Fontaine.

Alors, que s’est-il passé ? Eh bien perclus, reclus, qui n’étaient plus sentis comme des participes passés mais comme des adjectifs, ont gardé leur forme ; inclus utilisé principalement dans la locution ci-inclus, a fait de même.

En revanche exclu, toujours considéré comme le participe passé d’exclure a été refait sur le modèle des participes ordinaire en –u : perdu, vendu, etc.

Exclu est donc atypique parce qu’il est le participe passé bien vivant d’exclure. C’est comme ça.

Voilà donc pourquoi les taxes sont incluses, et toute protestation exclue.

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Tendances économiques

Tourisme - un secteur en croissance

Les arrivées de Touristes internationaux ont augmenté de 6% en 2018 pour atteindre le chiffre de 1,4 milliards soit deux ans plus tôt que ne le prévoyait l’OMT (Organisation mondiale du Tourisme des Nations unies). Les exportations du Tourisme international ont atteint 1 700 milliards d’USD et pour la septième année consécutive la croissance des exportations du Tourisme (4%) a dépassé celle des exportations de marchandises (3%).

L’Afrique et l’Asie-Pacifique ont été en tête de cette croissance des arrivées avec une hausse de 7 %. Au cours des vingt dernières années la croissance des arrivées de touristes internationaux et des recettes touristiques avait été d’environ 6% par an. Et au cours de la prochaine décennie, les experts de l’OMT estiment que la poursuite prévue de l’essor du Tourisme devrait générer 11,7 millions d’emplois supplémentaires en Afrique.

D’où l’importance de la présentation aux Membres de la Commission de l’OMT pour l’Afrique, par son Secrétaire général, du Rapport sur la mise en œuvre du « Programme d´action de l´OMT pour l’Afrique 2030 – Tourisme et croissance inclusive ».

L’un des objectifs très important de ce Programme concerne l’autonomisation des jeunes et des femmes par le Tourisme, en phase avec l’objectif 3 des Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations unies (OMD) : « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ».

C’est le seul secteur économique qui permet l’entrée sur le marché du travail des femmes et des jeunes sans formation, premier pas vers leur émancipation, un espoir d’ascenseur social et la fin des stéréotypes. C’est donc beaucoup plus qu’un enjeu économique.

Le 10 septembre, lors de la Commission de l’OMT pour l’Afrique, son Président, le Ministre du Tourisme et de la vie sauvage du Kenya, a invité tous les États membres à participer au premier « Congrès régional sur l’autonomisation des femmes dans le secteur touristique – focus sur l’Afrique », qui aura lieu à Accra, du 25 au 27 novembre 2019, à l’invitation du gouvernement de la République du Ghana.

L’Organisation internationale de la Francophonie avait souhaité que cette grande cause mondiale soit en haut de l’agenda des pays francophones lors des débats et des négociations nationales et internationales. Les États et les acteurs publics et privés francophones membres de l’OMT, et ils sont nombreux, ont l’occasion de donner l’exemple à l’occasion de ce Congrès.

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Tendances économiques

Des vacances studieuses à Obo!


Plus de 650 enfants centrafricains ont pris le chemin de l’école mercredi 1er août 2018
Dans le cadre de son projet de réponse à l’urgence causée par la crise sécuritaire à Zémio, dans le sud-est de la République centrafricaine, ACTED organise des cours de rattrapage pour les enfants issus de familles déplacées des villes de Zémio et Mboki ainsi que pour les enfants des communautés résidentes qui ont échoué à l’examen de fin d’année permettant d’accéder à la classe supérieure.


La ville d’Obo présente une situation sécuritaire plus stable que les localités voisines, et accueille régulièrement depuis mi 2017 des vagues de populations déplacées en provenance des villes plus à l’ouest, comme Zémio ou Mboki. Ces familles déplacées et démunies ont été accueillies par les habitants d’Obo, qui leur ont cédé des terrains ou les ont reçu dans leur famille.


Éducation en contexte d’urgence : une « deuxième chance »
Depuis 2017, avec le soutien de la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO), ACTED apporte une aide à ces personnes déplacées en construisant dans la ville des installations sanitaires et des points d’eau supplémentaires, ainsi qu’en organisant des activités d’appui à l’éducation en urgence pour les enfants qui ont décroché du système scolaire.


Ce matin du 1er août 2018, 650 enfants étaient ainsi en route pour l’école : filles, garçons, issus de familles déplacées ou non, de confessions et d’ethnies différentes, inscrits par leurs parents sur la sollicitation de leurs instituteurs et d’ACTED, se sont rendus aux cours de rattrapage organisés par ACTED dans quatre écoles de la ville d’Obo.


Au terme de ces cours, ils auront la possibilité de passer ou repasser l’examen leur permettant, s’ils le réussissent, d’accéder au niveau supérieur à la rentrée scolaire, une véritable deuxième chance.


Conflit et éducation, un défi quotidien
En plus d’être très enclavée, la région Sud-Est a été marquée par de violents affrontements entre les groupes armés. Ces conditions ne sont pas propices à attirer des enseignants qualifiés, et les échanges commerciaux sont extrêmement précaires. Par conséquent, les professeurs, le mobilier et le matériel scolaire se font rares et dans ces conditions, et il est d’autant plus difficile pour les familles de considérer l’éducation de leurs enfants comme une opportunité à saisir.


Dans le cadre de ce même projet, ACTED rénove et équipe des salles de classe et a identifié en coordination avec les autorités éducatives 30 parents en capacité de donner des cours aux élèves qui participeront à une formation sur la pédagogie de base et seront affectés aux écoles de la localité pour y donner des cours.

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Point de vue des économistes

La société du "ressenti"

Dans  le début de cet été caniculaire, une nouvelle parution (1) de l’un de nos plus grands démographes nationaux, Hervé le  BRAS s’annonce  déjà  comme un futur grand « classique », au même titre que purent le prétendre, «la Société de défiance »  (Ulm) de nos amis  les  économistes Algan et  Cahuc en 2008, ou  « l’ Economie  du bien commun » (Puf 2016) de Jean TIROLE.

 En effet, chacun de ces essais a su mettre en lumière les fractures  de «notre doux  et beau pays », les racines du «mal-être  d’une France, profondément étatique (l’arbitrage de l’Etat est en permanence  exigé par les  acteurs) et, corporatiste (les  droits sociaux  dépendants largement  du  statut ou de la profession)  .

 La France reste bien installée, en tête des pays où la méfiance envers les  acteurs et les institutions  est la plus élevée et, où l’écart entre la perception de la situation individuelle (ressentie comme durablement  médiocre  par le plus grand nombre)  et celle du pays (plutôt confortable) est abyssal…

 Telle  est la «situation paradoxale» de notre France  que Hervé Le  BRAS  s’ attache à analyser, sans prendre parti, mais avec l’acuité du  regard de son exceptionnelle  expertise : une lecture fine des sondages et des études disponibles, de l’examen méticuleux des  faits eux-mêmes, dépollués de l’imaginaire qui les accompagne, en les comparant aux résultats  des différents pays européens. Partant du constat que la France  est l’un  des pays le plus égalitaire en Europe  et dans le monde, l’un de ceux qui procède à la plus large  redistribution  sociale (15% de la totalité au plan planétaire !!!) ,  l’ auteur s’interroge à nouveau  et légitimement  sur les  raisons (de  sociologie politique notamment)  de cette contradiction entre l’état réel et objectif du pays – bon-, (attractivité  forte, baisse du chômage, soutien du pouvoir d’achat par l’endettement  – excessif ? – de l’Etat   etc.. )  et le  sentiment subjectif, pessimiste, le «ressenti » largement  négatif  de nos concitoyens …

Ainsi pour l’ auteur, notre pays  est dans une  situation proche  de ce que l’on peut espérer de mieux, eu égard  à notre potentiel de production de richesses  (sans  rentes..) et de compétitivité mondiale, avec des inégalités  de surcroît qui n’ont que peu augmenté et où la pauvreté  est l’ une  des mieux contenues .

 D’évidence, ces propos dénotent dans un contexte où « Gilets jaunes » et autres Râleurs impénitents  s’en  donnent à cœur joie.

Mais cette « France malheureuse » dans laquelle s’identifient particulièrement les villes et les classes moyennes, confortées dans leur sentiment par une  large partie de la classe politique  d’opposition, devrait pouvoir aussi  se regarder en face …Se demander  notamment si sa tendance naturelle vers une forme d’ignorance (volontaire ou culturelle)  des  réalités économiques , forme parfaite de l’irresponsabilité, n’est pas de nature à expliquer un malaise français plus général. Comme si  :

 « … L’important paraissait de moins en moins, ce qui  est, se mesure ou  se constate, mais  seulement  ce que l’on croit, craint ou  rêve… ».

  Jean Louis  Chambon Président du cercle TURGOT

 Hervé le BRAS, démographe , auteur,  et chercheur émérite (ined)

(1) « Se sentir mal dans une France qui va bien »,  Editions de l’Aube.

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