Langue française

Challenge

Comme on le sait, les langues française et anglaise, au cours de leur histoire, ont joué une véritable partie de ping-pong lexical au-dessus de la Manche : des mots français sont passés en Angleterre puis en sont revenus.

Le latin caluminiare, dont est issu par calque le verbe calomnier, a donné phonétiquement l’ancien français challengierChallenge en est le déverbal. Il possède dans l’ancienne langue une gamme de sens variés : il désigne notamment en droit une accusation et dans un tournoi, un défi.

Avec la conquête normande,

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Point de vue des économistes

Desprogres revient, ils sont devenus fous !

Il semble que la France soit désormais entrée en dictature :

C’est ce qu’on nous dit à longueur de chaînes en continu et c’est incontestable ; d’ailleurs deux experts indépendants, les Présidents Poutine et Xi Ping en sont convenus (ils en rient encore) …

Il faut donc, dans l’urgence, apporter une réponse à la hauteur de l’événement et de créer une nouvelle juridiction d’exception, dans le pays de droits de l’Homme :

Le haut  tribunal des flagrants délires.

 Seront appelés à comparaître celles et ceux dont l’absence manifeste de raison dans leurs  discours, leurs comportements ou leurs action, nécessitent d’être entendus sans délais, par cette instance populaire qui ne connaitra aucun chômage, c’est  garanti !

Certes, penseront quelques esprits chagrins, des juridictions d’exceptions on n’en manque pas dans notre doux pays où l’égalitarisme et le ressenti prospèrent plus vite que les faits : cour de justice, hauts conseils, hautes autorités, etc, … mais rien qui soit à la hauteur de ce que le très regretté Pierre DESPROGES, avait avec son complice Claude VILLIERS mis en place pour juger des suspects de délires, des prévenus  (dans tous les sens du mot), passés à la moulinette d’implacables réquisitoires du « procureur de la république Desproges français ».

La grande vertu de « ce tribunal des flagrants délires » aujourd’hui disparu, tenait en sa capacité à traiter par la seule sanction de l’humour, la vanité des hommes et des Institutions, méthode sans doute beaucoup plus efficace pour ouvrir l’indispensable prise de conscience sans risques du ridicule, finalité de l’opération.

Par précaution, puisque c’est aussi un principe, nous suggérons de concéder à la mode l’adjonction de l’adjectif « haut » à cette nouvelle juridiction comme toute instance qui se veut crédible auprès de l’opinion et de la classe politique.

Alors me direz-vous, pourquoi toute cette agitation ? Réponse : parce que manifestement nous sommes entrés dans l’urgence, et pas simplement sanitaire. En effet, on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer, mais par ces temps de grandes perplexités scientifiques et de doutes existentiels, la seule certitude qu’il est possible de revendiquer sans risques d’être démenti c’est que  : « le déconomètre » fonctionne à plein  tuyau, comme l’avait déjà remarqué en son temps Courteline ! Prenons quelques exemples de l’actualité de la question :

Un Ministre de la République trainé en haute cour, après une perquisition inédite, dans sa forme et sa durée, de son Ministère, le tout pour avoir osé lancer une « enquête  administrative », initiée de surcroît par son prédécesseur, portée par son administration composée d’éminents magistrats contre des « collègues magistrats », syndicalistes corporatistes et en guerre  déclarée contre le Ministre …

On se dit que ce délire magistral mériterait un traitement original en dehors des canaux  traditionnels. Tout en se demandant si cela ne vaudrait pas mieux ne serait-ce que pour préserver les intérêts des contribuables (qui payent in fine la note) et pour éviter que les juges de la cour de justice ne deviennent les « idiots utiles » de cette procédure délirante censée apaiser la  susceptibilité agacée de cette caste judiciaire qui ne veut rien tant que s’ exonérer de toutes ses responsabilités professionnelles. Toute cette chaine judiciaire, vent debout, utilisant des moyens de perquisitions place Vendôme proches de ceux de la lutte contre le grand banditisme, ne serait-elle pas mieux employée à traiter les piles de dossiers en instance dont les délais sont ahurissants, qu’à chercher un délit de prise illégale d’intérêt chez son ministre de tutelle comme d’autres écrasent les  moustiques avec un marteau pilon ! Vous avez dit dictature ? Laquelle précisément ?

Si par ailleurs, vous écoutez les « antivax », qui seraient..  pour (si on leur demandait plus gentiment), ou les personnels soignants qui prétendent protéger leurs patients mais refusent ? Par doute ? de se vacciner, portent l’étoile jaune et font des comparaisons nauséabondes avec le système nazi, tandis que 4 millions de nouveaux candidats  à la vaccination  s’impatientent, alors … vous vous dites que si l’on marche pas sur la tête, ça y ressemble beaucoup !

Ce n’est pas non plus la belle unanimité inédite du front syndical Employeurs et Salariés contre l’arlésienne de la réforme des retraites (qui prend l’eau  de partout) et des régimes spéciaux, les plus inégalitaires au monde, qui peuvent vous rassurer…

En  désespoir de  causes, comme hélas ni Desproges ni Coluche ne semblent pouvoir se rendre disponibles, invitons un nouveau triumvirat à présider cette instance que j’appelle de mes vœux :

Laurent Gerra, Albert Dupontel et Dany Boon, dans le rôle des grands magistrats inquisiteurs seraient parfaits pour notre grand plaisir et nous faire retrouver sans tensions extrêmes, dans la dérision peut être, le sens de la mesure et de la raison.

Il ne suffit pas d’espérer pour entreprendre.« Esprit » de Desproges reviens nous vite ! Et rigolons un peu avant que « le mur des cons » nous tombe sur la tête !

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Point de vue des économistes

Les algorithmes font-ils la loi ?

Par Aurélie JEAN, l’Observatoire – 221 pages

Les algorithmes ont pris place dans le haut du palmarès des peurs montantes, générées par notre « nouvelle société numérique » dans laquelle nous sommes, sans doute, définitivement installés.

La crainte d’une perte de contrôle généralisée de nos vies liée à l’intelligence artificielle s’appuie notamment sur une méconnaissance des algorithmes qui rythment nos actes et les séquences de vie  dans leur quasi-totalité  (mobilité, santé, travail, etc. ) .

En outre, la difficulté de compréhension, et plus encore  la maîtrise de leurs subtilités ajoutent à la confusion qui touche à leur utilisation et au danger qu’ils sont supposés représenter. « Les algorithmes sont au cœur du processus de décision dits automatisés qui concluent parfois à notre place ou arbitrent sur notre futur…».

Aussi la question de leur régulation est-elle posée.

Aurélie JEAN s’interroge dans ce nouvel essai sur la nécessaire adaptation de la loi à ce nouveau contexte et au « Comment est-elle pensée, appliquée, voire utilisée au sein même du système judiciaire? ».

Avec le talent et le sens de la pédagogie qu’elle a su démontrer dans la publication de ses précédents ouvrages et dans ses développement très documentés, l’auteure montre que « … si les algorithmes ne peuvent pas faire la loi et  s’ils ne  disposent d’aucune personnalité juridique, ils l’influencent et en orientent désormais la pratique… ».

Il reste que les algorithmes sont comme la langue des hommes : « ..mal employés, ils deviennent une menace pour les principes de transparence et d’équité, mais, bien maitrisés, ils peuvent au contraire guider ceux qui font la loi et l’exercent dans une approche d’ égalité de traitement … ».

Aurélie JEAN plaide donc pour « des lois souples et anticipatrices qui ne sacrifient en rien le progrès et en les pensant dans la plus grande objectivité, scientifique, sociale et économique ». Cet objectif ne saurait être atteint sans des accords entre pays similaires permettant d’espérer une régulation mondiale et surtout en souhaitant « que la transparence inhérente à l’ exercice de la justice puisse rejoindre le champ des algorithmes afin de « … permettre  à chacun, citoyen ou législateur, de garantir l’harmonie, la justice et l’essor intellectuel au sein de nos sociétés … ».

Les réflexions d’Aurélie JEAN ouvrent le chemin d’un possible qui allie rigueur de l’analyse scientifique avec une vision  stratégique lumineuse. Un essai incontournable pour tout public, étudiants, chercheurs  et praticiens … que nous  sommes  tous… plus ou moins et souvent… à contre cœur.

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Point de vue des économistes

Les entrepreneurs de légende

Par Sylvain BERSINGER, Enrick B éditions – Tome 3 – 156 pages – 16,90 euros 

Le lauréat du Prix Turgot du jeune talent de la 33e édition récidive à travers cette parution du tome 3  de sa «saga » sur le thème des Entrepreneurs de légende qu’il a su parfaitement mettre en scène.

Avec une grande finesse d’analyse qui perce déjà à l’orée de ses trente ans, l’économiste propose   une perspective historique quasi romanesque sur le fascinant parcours de ces «… visionnaires qui, partis de rien, ont bâti des fortunes colossales et façonné notre monde…».

Ainsi dans ce nouveau chapitre, l’auteur nous emmène à la rencontre des personnalités les plus emblématiques de la planète : 

D’Andrew CARNEGIE à Ray KROC (Mac Donald’s) à Larry ELLISON (Oracle), en passant par Michael BLOOMBERG, Enzo FERRARI ou John PEMBERTON  (Coca-Cola ) et bien d’ autres, on découvre à la fois l’étendue  de leur génie mais aussi les obstacles colossaux qu’ils ont dû affronter, sans oublier  d’éclairer aussi les zones d’ombre qui accompagnent le plus  souvent les grandes aventures comme les plus belles  réussites.

Comme le précise son préfacier, Pierre BLANC, président du cabinet Athling : « … ce livre  est un puzzle dont les nombreuses pièces ont été rassemblées de main de maître pour délivrer un  tout cohérent et plaisant.. .».

Les commentaires très pédagogiques que Sylvain BERSINGER distille au fil  des pages  sauront  entrainer ses lecteurs, hors des sentiers battus, et peut-être feront-ils  naître des vocations et des ambitions entrepreneuriales pour le bien commun et le sursaut espéré de notre douce France.

 Voilà, à coup sûr, une magnifique idée de cadeau pour ces fêtes de fin d’année et permettre de rêver encore un peu… par ces temps de grandes incertitudes.

Plus il y aura d’Entrepreneurs, plus il y aura de (belles) histoires à raconter !!!

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Langue française

Magouille

Les affaires, bien sûr, et surtout en français, ce n’est pas de la magouille. La conscience en paix, nous pouvons nous intéresser à ce mot.

Magouille est bien joli, mais son origine est obscure ; disons qu’elle est vaseuse.

Apparaît tout d’abord, et récemment, vers 1930, le verbe magouiller. C’est peut-être une résurgence (bien tardive, on en conviendra) du gaulois marga, qui désignait la boue. Le terme se retrouve dans des formes dialectales, telles que margouiller « patauger » et margouille, « flaque d’eau ». L’idée d’opérations glauques conduites dans la gadoue se comprend bien : pensons à grenouiller, de même sens et de forme voisine. Mais on s’explique mal le passage de margouiller à magouiller, avec chute de la consonne r ; peut-être une influence de manœuvrer.

Magouiller se répandit rapidement dans la langue familière, pour désigner des pratiques malhonnêtes, dans les domaines de la politique, ainsi qu’hélas de certaines affaires.

Malgré sa vivacité le terme ne s’offrit pas sur-le-champ à la dérivation lexicale. On ne dira jamais assez de bien des événements de mai 68 ; ils furent en effet une véritable éclosion lexicale. On vit surgir, et j’en fus témoin, tout un vocabulaire politique rénové. On magouillait beaucoup entre groupuscules rivaux ; on dénonçait par suite les magouilleurs, auteurs d’infâmes magouillages.Ce dernier dérivé eut toutefois moins de succès qu’un déverbal fort réussi et qui depuis a fait son chemin, concurrençant manœuvre et combine : magouille. Nul doute qu’il doit son succès à sa rime puissante : la magouille, c’est le fait des arsouilles et des fripouilles.

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